Nous avons fait connaissance avec Tekakwitha quand Léa avait 9 ans. Ses cousines, Jeanne et Mathilde, envisageaient déjà avec impatience leur séjour dans le Maine. Je me rappelle m’être dit : et pourquoi pas ? Elle apprendra au moins l’anglais ! J’allais réaliser comme maman que ce n’est pas la langue qu’elle découvrirait dans ce camp francophone, mais un mode de vie qui allait la transporter pour les dix années suivantes…
Au tournant de Bog Road (là où se trouve le magasin de feux d’artifice), Léa abaissait la fenêtre de la voiture et sentait venir le camp… On se disait, à la blague : « c’est quelque chose dans l’eau du camp qui nous ramènent ici année après année », comme un enchantement. Et c’est ce qui s’est produit pendant ces dix précieuses années. Nous faisions le trajet en voiture, question de poursuivre les traditions, et allions la reconduire dans sa cabine aux abords du lac Androscoggin pour un mois. Je me souviens m’être ennuyée la première année. Je m’imaginais la même chose pour elle jusqu’à ce que je la voie sur les photos, tout sourire, à travers les magnifiques paysages du camp. Elle y a découvert sa tribu, un groupe de jeunes filles qui allait devenir sa référence pour les étés suivants.
Je me rappelle encore 2020, le premier été de la pandémie… Elle avait espéré jusqu’au bout que je lui dise que ce serait possible. Et c’est quand j’ai vu sa peine que j’ai compris que Tekakwitha c’était LE moment qu’elle attendait toute l’année.
J’ai assisté à tous ses galas… ces moments magiques, presque mythiques, où tous ces jeunes se rassemblent, célèbrent les petites victoires, chantent, marquent leur passage en piste Appalaches avec leur Inukshuk ou leur amulette. Grands et petits entassés dans la chapelle dans un silence respectueux sous l’œil bienveillant et humide des adultes qui sont là. J’avais juste le goût de rester moi-même…
Inscrire son enfant à Tekakwitha, c’est lui donner une opportunité en or de se connaître lui-même entouré d’une communauté qui respecte des valeurs de respect, d’égalité et de fraternité. Je rêve déjà de l’arrivée de Grégoire, mon petit-fils, au Camp Tekakwitha… On fera le trajet en voiture comme on l’a fait pour Léa… parce que ces traditions tekakwithiennes forgent les cœurs !
-Annie (maman de Léa)
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