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Blogue CKTA

Les cœurs adolescents de l'été de mes vingt ans

Depuis trois ans, j’étudie les sciences humaines profondes au fin fond froid d’une bibliothèque de l’Estrie. Je lis à longueur de vie sur la grandeur et les faux pas de l’âme humaine en essayant de la comprendre. Je remplis mon quotidien et mes étagères de questionnements inachevés qui m’implorent de faire ma part, de croire, de délivrer et de faire briller ce qu’il y a de beau et de bon en nous. Je ne mentirais pas en disant que parfois c’est démoralisant devant tout ce qui angoisse et explose. C’est alors que je me rassure en pensant à mes étés des quatre dernières années. Ceux remplis d’enfants, de déluges d’après-midi et de feux de joie de fins de soirées. Je pense particulièrement à l’été de mes vingt ans que j’ai passé dehors à jouer à l’escargot avec ma maison sur le dos, à rire à m’en décrocher la mâchoire et à dormir sous la pluie de double-toit, au chaud qu’il a fait dans mon p’tit cœur, à sa nature en direct et aux copains venus avec. Je pense à cet été qui m’a convaincue qu’autant que la philo se lit, la philo se vit…

 

Mon engagement pour l’humanité je le façonne à guider des adolescentes tourmentées par le quotidien urbain. Quand on me répète qu’être animatrice c’est la meilleure job sur le camp, je pense, certainement naïvement, que c’est ma meilleure manière de servir à travers le temps. Je me sens accomplie, importante, sereine et fondamentalement heureuse à travers les liens que je tisse avec les jeunes. Si je réussis à alléger leurs tourments, à les écouter, à être présente pour elles comme elles en ont besoin, c’est mission accomplie. Si je réussis à les faire rire en piste, à les faire potiner à la plage et à les faire pleurer le jour du départ, c’est le beurre et l’argent du beurre qu’on m’offre sur un plateau d’argent.

 

Comme la montée des Crockers, les roches glissantes et les dernières bouchées de gâteau Pions, la mouvance de notre jeunesse, de notre époque, est éphémère. Seulement, à travailler au camp, je sais que les cœurs adolescents, eux, sont intemporels et prometteurs. C’est pourquoi je me suis engagée, encore cet été, à continuer de les forger parce qu’on a du chemin à faire et qu’avec elles, je pouvais déjà faire 452 kilomètres.

 

CEB



 
 
 

3 commentaires


Merci de nous partager les beaux moments vécus au Camp. Ton témoignage est touchant.

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Forger des cœurs, y a-t-il en effet plus belle mission?

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C'est un si beau texte. C'est toi.

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