Plusieurs familles québécoises vinrent s’installer dans le Maine et dans les états voisins pour travailler dans les «Factories». Ils, qui parlaient et priaient en français, se plaignirent parce que les prêtres américains les faisaient prier en anglais. Alors, pour les satisfaire, l’évêque demanda aux pères dominicains de Montréal de venir à Lewiston pour prendre en charge la paroisse qui devint alors Saint-Pierre et Saint-Paul.

Le père Lebel cherchait un terrain permanent pour les scouts de la paroisse. Un ami qui pêchait sur le lac Androscoggin découvrit par hasard une plage avec une petite montée qui menait à un camp abandonné, le camp Sunny Crest, que les pères dominicains de Saint-Pierre et Saint-Paul achetèrent en 1938.

Le père Clark, ce Franco-canadien qui eut fait son cours classique au Séminaire de Québec et au Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière, devint directeur du camp en 1942 et le sera jusqu'en 1978.

Les premiers membres du personnel en provenance de Québec furent engagés pour l’été. Le camp se confirme comme une œuvre d’éducation accueillant des jeunes pour un séjour de vacances en nature.

Les premiers pionniers s'élancèrent sur la piste des Appalaches. Dès lors, les longues randonnées (treks) transforment un simple séjour au camp en une expérience marquante qui influence et influencera la vie de nombreux jeunes pour les années à venir.

Un groupe d'anciens tekakwithien, mené par Gaston, organisa des levées de fonds dans le but de racheter le camp aux pères dominicains de Lewiston. Ils créèrent un organisme sans but lucratif québécois, pour assurer la pérennité de leur camp bienaimé, et reprirent les rênes de l'organisation.

L'arrivée des filles au camp, enfin! Un groupe à la fois, les campeuses ont pris leur place pour aujourd'hui constituer la moitié de la clientèle tekakwithienne.

Les premières pionnières affrontèrent la piste des Appalaches. Au fil des ans, une randonnée plus difficile à la fois, elles parcourent les mêmes trajets et les mêmes distances que les pionniers. En trois pistes, elles traversent l'état du Maine.

D’abord conseiller et chef de groupe, Gaston devenu repidement chef de camp et bras droit du Père Clark. Gaston remplaça graduellement les sports individuels par des activités de groupe. C’est lui qui mit l’accent sur la découverte du plein air et de la nature qui nous entoure. Gaston laissa son poste de chef de camp en 1986 mais il restera impliqué, à titre de guide spirituel, jusqu'en 2019.

Le programme d'apprentis membres du personnel (PAM) fut inauguré dans l'idée de poursuivre le curriculum tekakwithien. Il s'agit d'un programme créé sur mesure à Tekakwitha, enrichi de plus de 85 ans d’expérience. Chaque formation et chaque activité est une opportunité pédagogique. C’est l’occasion rêvée de développer son sens des responsabilités en passant par le leadership, la confiance en soi, la débrouillardise et l’éthique de travail.

L'histoire continue...