Les débuts
Dans la paroisse des dominicains de Lewiston, il y avait des scouts et le père Lebel cherchait un terrain permanent pour cesdits scouts. Un ami du père qui pêchait sur le lac Androscoggin découvre par hasard une plage avec une petite montée qui menait à un camp abandonné. Ce vieux camp, Sunny Crest, appartenait à des Juifs de New York. Vous vous imaginez sans doute la suite… En 1938, les pères dominicains achetèrent le camp dont le terrain s’étendait des berges du lac jusqu’en arrière de la chapelle et de Béthanie pour aller rejoindre l’étang et le ruisseau, en passant par le dispensaire et l’administration, qui n’existaient pas encore à ce moment bien sûr. En 1942, le Père Clark devient directeur du camp et achète le terrain menant du ruisseau à la grange actuelle. Un peu plus tard, il achètera la «montagne» en arrière du petit terrain de soccer. C’est pourquoi le Camp Tekakwitha d’aujourd’hui réside confortablement sur un terrain de 252 acres!
Comment se fait-il qu’on parle français au camp? Une question mille fois entendue.
Dans les années 1930, beaucoup de familles québécoises venaient s’installer dans le Maine USA et dans les états voisins pour faire des sous dans les «Factories». Tous ces émigrés qui parlaient et priaient en français se plaignaient parce que les prêtres américains les faisaient prier en anglais. Alors, pour satisfaire les Canadiens français, l’évêque du diocèse demanda aux pères dominicains de Montréal de venir à Lewiston pour prendre en charge la paroisse «St Peter and St Paul». Ces derniers acceptèrent et la paroisse s’appela désormais Saint-Pierre et Saint-Paul. Lorsque je suis arrivé au camp en 1951, tout le monde parlait français à Lewiston. Ensuite, on s’est mis à parler «franglais» et petit à petit en anglais seulement.
L’autre raison majeure d’un camp francophone dans le Maine: le père Clark, dominicain à Lewiston. Ce Franco-canadien qui a fait son cours classique au Séminaire de Québec et au Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière est devenu père dominicain et par la suite directeur du camp en 1942. Il venait chaque année recruter presque tout son personnel dans ces mêmes institutions québécoises.
C’est comme ça que j’ai été engagé en 1951! Je suis rapidement devenu chef de camp et j’ai continué pendant des décennies à recruter des campeurs et des membres du personnel au Québec. Travaillant dans trois écoles primaires de Québec et ayant une émission à Télé 4 (TVA aujourd’hui), j’étais bien placé pour faire de la promotion.
Voilà pourquoi il y a un camp français aux États-Unis du nom de Tekakwitha!
-Gaston
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